samedi 2 mai 2020

Chroniques de confinée

Se souvenir. Reprendre haleine. S’évader. 
Ne plus penser.
Respirer. En cadence. Inspirer. Une grande bouffée. 
Recommencer.
Se rappeler les instants de quiétude, les promenades à vélo, le long des chemins, des sinueux sentiers.
Quand au détour d’une montagne vallonnée, naissaient collines et champs mêlés. 
Se souvenir des échappées dans les vallées, dans les terres grasses et labourées, peuplées de gui, de châtaigniers.
 L’horizon empruntait le sillon des nuages et emportait loin dans les contrées du ciel. 
Le bon vent frais se posait sur les joues, la sérénade des peupliers vainqueurs tourbillonnait dans la tête.
Et ça grisait, et ça dansait, et ça sentait bon la quiétude. Loin, loin de la bourrasque hallucinée, du fracas des voitures et des hommes enfiévrés.
Juste le bruit des feuilles qui chuchotaient dans les rayons, juste la tendresse du souffle de la brise d’automne, juste le soleil posé sur les paupières.
Loin, loin des vrombissements voraces des carcasses d’acier, de toutes ces poupées, pipelines encrassés. 
Assise dans la maison au cerisier, aux plantes grasses, aux oliviers, elle se laissait bercer par le plus réconfortant des réconforts connus jusqu’alors .

Écrire, écrire et respirer.

 « Le parfum de l'âme, c'est le souvenir. ” George Sand






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