samedi 2 décembre 2017

Chagrin


Voici décembre. Ma petite compagne a disparu dans les oliviers. J’ai pas pu voir où elle allait. Chasser une pie, miauler aux vignes ou aux cyprès ?
J’ai même pas vu où elle filait.
Avec elle les souvenirs des tropiques, dans le petit appartement des rideaux de forêt. Des journées noires, triste torpeur de la pensée. Des journées bleues, jolis murmures dans les ramées.
Avec elle ces murs de gris éventrés, ces jours de pluie, sages mulots dents acérées, nuits sans sommeil et Voie lactée.
J’ai du chagrin, je fais que pleurer.
Très chère amie du temps passé, des jours heureux, des jours rêvés.
Chat bleu, chat gris, chat du matin, petit rat de l’opéra, Cannelle, Caneton du Moulin.
Je chante encore et tu reviens ? 




jeudi 2 novembre 2017

Tableau d'automne



 Dans la pâleur du jour naissant, l’homme heureux se lève. Il se rend dans la grande cuisine de la ferme assoupie. Les bêtes dorment encore dans l’étable, l’épouse est déjà debout, qui veille sur la maisonnée. Elle fait couler le noir café, le doux breuvage aux arômes des pays lointains. Elle songe au temps d’avant, à ces matins colorés devant la prairie de bananiers, de gaïacs, de champs de pastèques et d’orangers. Et lui reviennent les saveurs de mandarine acidulée, grappes de pluie dans le gosier. 
Pareil à des feuilles argentées, le temps se faufile dans les fils de la chevelure brune. 
La femme songe. Trempe les lèvres dans la tasse porcelaine. 
Un matin à rêver.
Le clair feulement des chattes affamées est un appel impérieux. Les félines attendent le repas matinal. 
Tyrannie domestique, prière collective. Les reines ordonnent, la femme se plie à l’ordre silencieux.

L’homme est parti ramasser le bois. L’automne est là, il faut chauffer.

 Dans les silences apprivoisés, l’épouse respire et puis se tait.

mercredi 1 novembre 2017

Sur le canal

Et au détour d’un vieux sentier, naissent collines et champs mêlés. Nous cheminons dans les vallées, dans les terres grasses et labourées, peuplées de gui, de châtaigniers.
 L’horizon emprunte le sillon des nuages et nous emporte loin dans les contrées du ciel. 
Le bon vent frais se pose sur les joues, la sérénade des peupliers vainqueurs tourbillonne dans nos têtes. 
Et ça grise, et ça joue et ça crie la quiétude. Loin, loin de la bourrasque hallucinée, du fracas des voitures et des hommes enfiévrés.
Juste le bruit des feuilles qui chuchotent dans les rayons, juste la tendresse du souffle de la brise d’automne, juste le soleil posé sur les paupières.
Loin, loin des vrombissements voraces des carcasses d’acier, de toutes ces poupées, pipelines encrassés.

Et au détour d’un vieux sentier, sentir le calme et puis rêver.




dimanche 25 juin 2017

Rilax



Un pas après l'autre baby 
Une valse, trois temps.
Compte un deux trois, un deux trois, un deux trois.
Et tu cours après quoi ? 
L'horloge qui égrène son tic-tac ? 
Et après ?
L'eau du Gardon coule depuis des siècles
Le Saint Laurent chante la Complainte du phoque
Et toi, tu donnes envie au castor de crisser son camp en Tabarnak
Y fait sa retenue. 
Câlisse ! Maudite française.
Laisse-lui le temps de placer ses billots.

Baby

J'ai ma Blonde branchée sur l'ampli.

mardi 30 mai 2017

Ressemblance



Souvent
Je cherche
Quoi ?
La ressemblance

Avec mon père
Sa bouche
Charnue
Sensuelle


Avec ma mère
Son regard
Insondable
Noir


De papa ?
La lucidité
L'humour pince-sans-rire
La difficulté à dire
Je t'aime

De maman ?
La Méditerranée
L'attente insatisfaite
Mascara noir
Khôl


Je cherche
Observe
Contemple
Mes gestes
Attitudes
Habitudes

Moi ?
Chercheuse d’or
Pépite gouttes de lune
Etoile dispersée çà et là
Papillon haute voltige
Chenille lenteur indolence
Souffle de la fleur de pissenlit
Qui s’éparpille au gré du vent...

lundi 22 mai 2017

Tabous


Ring gants de boxe protège-dents
Le boxeur s'isole
Seul face au combat 
Ça hurle autour de lui
Et ça cogne
Et ça grince dans les mâchoires

Rester debout
Chaque instant
Résister

Lit perfusions toilette
Le Mourant s'éveille
Seul face au miroir
Ça tangue autour de lui
Et ça gémit à côté
Et ça sent la souffrance

Rester vivant
Chaque seconde
Respirer

Matelas draps corps souillés
Le junkie se tortille
Seul face au supplice
Ça râle dans les synapses
Et ça geint dans la gorge
Et ça suinte l'angoisse

Rester enraciné 
Malgré tout

jeudi 18 mai 2017

Boumians



Dans la ruelle adjacente des gamins à l’allure de polichinelles dégingandés entament une danse saccadée

Violons

Folie blême indécents lumignons d'un Noël décadent
Les fenêtres s'ouvrent et guettent les crépitements de l'archet qui mord les cordes
Dans la lumière blafarde les gamins aux yeux sourds paupières mi-closes s’étourdissent

Feulements enragés
Polichinelles désarticulés
Colombines exaltées
Farfadets démantibulés

Les violons s’animent les tambourins claquent les gamins s’enivrent des comptines de Bucarest
Budapest

Sarabande frénétique entrechats éreintés
Café tzigane gosiers emmitouflés
Route chaotique des exilés.

mercredi 17 mai 2017

Crinoline



On  retourne souvent, parfois, un tout petit peu, à  petits pas, dans le giron de son enfance. Un doigt de pied d’abord, une pensée, fugace, et les yeux scrutent ce coin de verdure, ces champs innombrables longtemps laissés en jachère.

Oubliés ? Non. En sommeil.
On laisse dormir …
On laisse dormir jusqu’au moment où la sève suinte de l’arbre esseulé. Du Saule … Oui, du Saule, là, juste là ! On peut presque écouter la plainte des feuilles larmoyantes dans la fraîche brise matinale. Frouuu ! Frouuuuu ! De la crinoline qui fredonne...

Et ça se met à tournoyer et ça te fait un vacarme de tous les diables cette étoffe de femme… Le doux taffetas crisse, craquèle, cacophonie soudaine dans une valse effrénée, aigre.

On creuse dans la terre fertile du souvenir si longtemps laissée à  l’abandon.
 Le saule s’agite dans tous les sens, captif, enraciné. Et c’est dans ta tête que ça tournoie ces choses-là… Ces plaintes enfouies dans les taupinières, terre grasse, malléable, noire. 

Féconde. 


On a beau laisser sommeiller, y a rien à faire…
Ca revient la danse du jadis.

lundi 15 mai 2017

Ad nauseam





Des épines rose poison 
Transpercent un visage pluie
Exhortent à demander pardon
Exhortent à s'excuser d'être là
Pardon
Pardon
Les épines meurtrissent la chair
Les épines rose poison
Divinités sanglantes au loin
Dans la Nef
Strient ce visage pluie 
Perles pourpre

Qui soulève le cœur.


samedi 11 mars 2017

Enfance



Une petite fille joue à la balançoire, elle chante à tue-tête près des pommes Canada.
Sa maman l'entend depuis la maison. 
L'enfant s'égosille.

 Elle aime cet endroit. C'est tout vert. Juste devant la balançoire, une minuscule rivière. Elle y va souvent avec son papa pécher la truite sans le permis. Il lui dit de surtout pas faire de bruit. La petite fille écoute attentivement son papa. Elle sait qu'il triche mais bon sang ! On s'ennuie pas. On défie les règles. Et qu'est ce qu'on se marre !
Manquerait plus que le garde champêtre nous prenne la truite dans le sac. 
Papa est bien trop malin. Chutttt. Une truite saumonée. Ça se manque pas.

Sinon, le coin de balançoire il est tellement bien. Y a une cabane juste à côté. C'est celle de la voisine, la fille qui a une maison d'architecte. Son papa, il est très riche. La maison de la gamine à la voix stridente est plus modeste. C'est papa qui l'a faite. 

De ses mains. 


Elle se souvient surtout de la terrasse et du coin de maman. Un jardinet où les roses rouges sont sang. Maman en prend bien soin. Le jardin, c'est le lieu de vie de la petite à bouclettes. L'intérieur de la maison, à dire vrai, elle s'en accommode. Tant qu'elle peut marcher pieds nus dans l'herbe et pas trop ranger sa chambre, ça lui va.

Elle a un coin mezzanine avec son bureau pour l'école. Là où elle compose ses rédactions. Alors c'est le monde qui s'ouvre. L'univers s'agrandit d'un coup. Et là, Maman appelle. De la nourriture terrestre qui n'attend pas. Mais bon sang de bonsoir maman ! Tu viens de transpercer un nuage.

Parfois, les adultes ne comprennent rien. 



mercredi 8 mars 2017

Femme 

Libre
Libre comme la pluie qui tempête sans aucune raison 
Libre comme la bulle de savon
La fleur de pissenlit qui vagabonde au loin
Par-delà l’horizon. 

Soumission

Soumission ? 
Mais dans quels cauchemars épuisés flotte 
Cette pendaison ignoble ?

Plus jamais

Jamais
Une Femme 
Asservie

Niée 
Ignorée 
Méprisée
Lapidée
Brûlée, la sorcière !

Femme qui vit
Femme qui écrit
Femme qui lit
Femme qui dit
Femme qui s'étourdit
Femme qui se rit
Des Désirs d’un Hideux geôlier
Ruban sur les yeux 
Bâillon odieux sur la bouche. 

Femme qui respire
La marée 
Femme Goélette
Figure de proue
Noix de Touline

Femme.

Poing levé 
Plus jamais
Jamais sous l'emprise
D’un géant de pierre 
D’une Idole Socle branlant.
                   
( série femmes )

vendredi 3 mars 2017

Mater

Être mère. Enfanter.
Comment ?
Dira la famille Maistestupadinguodefoutretavieenlairderien.
T'as trente ans, et t'as pas fécondé ? Les joies de la maternité, la chair de ta chair.

Et les copines. Avec leurs ventres rebondis d'orgueil et les seins fiers prêts à accueillir l'Enfant.

Et que Ma joie demeure.
Et que Vos joies demeurent.

Être Soi dans les éraflures de la famille entre salade et fromage. Mais tu comptes vraiment à ton âge ne pas être mère ?
Là, ça insiste.
Là, tu te prépares une gastrite.

Je reprendrais bien un bout de fromage, du chèvre pour la digestion.
Oh. Bébé fait son rot.
Tablée recueillie.
Je reprendrais bien du gratin dauphinois moi.
Femme brocardée d'entregent
Je sauce l'assiette...
Et Godot qui se la ramène jamais.

Escampette.
Pas de la poudre.
De la dynamite.
M'en vais prendre une bouffée de serpolet, une rasade du Torrent des Ronsières et des souliers.
Grimpette.

Après

Je boulègue.

(Extrait qui n'est pas là pour engendrer une polémique sur la maternité ou pas. Anecdote sociohumanosystématiquement vécue )

dimanche 26 février 2017

Rilax

Rilax

Un pas après l'autre ma mie, une valse, trois temps.
Et ça t'emmène dans le froufroutage des dames en crinoline. 
Compte un deux trois, un deux trois ma mie. 
Tu cours après quoi ? 
L'horloge qui égrène son tic-tac vengeur ? 
Et après ?
Et l'eau du Gardon coule depuis des siècles. Le Saint Laurent chante la Complainte du phoque.
Et toi, tu donnes envie au castor de crisser son camp en Tabarnak. Y fait sa retenue. 
Câlisse ! Maudite française. Laisse-lui le temps de placer ses billots.

Baby. J'ai ma Blonde branchée sur l'ampli.

samedi 18 février 2017

Chanson pour Delphine



Une écharpe à ses pieds
©2017, Magali Chalaron

Une écharpe à ses pieds

Elle veut tourner la clef
De l'appart assourdi

S'enivrer du silence
Respirer sa souffrance
Lumière dans les yeux
L'écho d'un ciel d'adieux
Elle sculpte les murmures
Tricote les mystères
Dans la langueur des brumes
Elle invoque le chêne
Le cyprès esseulé

Une écharpe à ses pieds
Elle va tourner la clef 
De l'appart engourdi

Ecouter les silences
Ressentir l'indolence
Et là dans son esprit
Naît une mélodie
Récolte des murmures
Mélange des fréquences
Dans la clameur des Mondes
Invoquer les feuillages
Contempler les nuages

Une écharpe à ses pieds
Elle a tourné la clef
de l'appart endormi

Et l' écharpe à ses pieds
Elle a enfin osé 
Respirer son absence
Oublier sa présence 


vendredi 17 février 2017

Respirer


Une treille. 
Dessous, un hamac. 
La Guyane.
Une guitare.
Un rocking-chair. 
Des oliviers.
Le chant des cigales.
Provence. 
Dormir sous les étoiles.
Mettre le lit sous la voûte.
Ne plus penser.
Oublier .
Vivre l'odeur du thym 
Sentir le bruit de l'insecte
Peindre la fraîcheur 
Goûter la menthe sauvage
Respirer.

jeudi 16 février 2017

A Berthold


Le Fragile, le Silencieux.
Le Chétif, le Frileux,
Chasseur de plantes, pacifiste aguerri,
Patachon ou uncle Bert 
Tu nous manques.
Au Paradis des tits chats, 
Ce soir, des milliers d'oiseaux reconnaissants
Dansent avec toi. 
Et nous, 
On cherche partout Nina qui te cherche 
Et ne te trouve pas. 
À tous les ptits fats du Paradis des ptits fats.


lundi 13 février 2017

Attente hypocondriaque

Ça use l'attente.

Ça te fout des crampes stomacales. Tu consultes un allopathe pour tes aigreurs de vie.
Dans l'officine sacrée, on finit par discuter théâtre. L'Aiglon pour le médecin et pour la consultante, Godot, sorte de rappel du moment terrifiant : redouter la fermeture de la pharmacie.
Patiente en phase d'hypocondrie suraiguë. 
Névrose chronique.

Dans la salle d'attente, ça papote. 
Un ancien d'Algérie qui suinte la haine et un routier jésuite. Il semble en pincer pour la souffrante tendue qui demande toutes les trois secondes l'heure de fermeture de la pharmacie.  L'ancien d'Algérie vomit sa rancoeur et le camionneur jésuite mon dieu que c'était sévère! Les vêpres, matines, complies et compagnie.
Éviter de parler du cancer
Craindre l'obscurité du local des apothicaires modernes.

Le sauveur apparaît enfin. Le routier d'abord, l'obsessionnelle ensuite. 
Après avoir diagnostiqué une tension de 11.7, tout 
va bien, votre cancer attendra encore, il offre, gêné , le numéro de téléphone du camionneur  à l'angoissée qui radotait  jusqu'alors dans la case aux palabres.
L'ancien missionnaire en embuscade avait griffonné son numéro à l'homme nostalgique de l'Aiglon qui le glisserait à la future cancéreuse 11.7 de tension crampes d'estomac, ulcère en nidification.

La pharmacie s'apprête à cadenasser ses rideaux de fer. Une tachycardie cyclopéenne s'en vient. Richard Anquetil gagne le Tour de France.
Mais on ne  plaisante pas avec Rostand. Faut dire que l'allopathe entremetteur a scruté Wikipédia le temps de la consultation. 
Un Alzheimer commun et des apothicaires docteur ça va fermer, j'ai un pied de biche dans le coffre.

Une gastrite en formation, l'hypocondriaque, prescription placebo et  numéro de portable d'un jésuite camionneur s' est faufilée sous les rideaux de fer, un plâtre gastrique allopathique dans une main et La bibliographie de Rostand dans une autre.

dimanche 12 février 2017

Naïfs









Fantaisie

Il pleut sur l'asphalte grise
Il pleut sur le rocher cévenol
Il pleut sur les magnaneries

Le chat endormi dodelin dodeline
Le ver à soie se pelotonne

Elle danse la pluie, sur le carreau
Elle aiguillonne l'eau du Vidourle
Elle dégringole de février

Le chat engourdi dodelin dodeline
Le ver à soie frissonne.










vendredi 10 février 2017

Moi mes souliers...




C'est drôle une vie. Pas au sens que c'est forcément rigolo tous les jours. 
Ah, ça ! Y a des matins où tu veux pas décrisser du lit en tabarnak.
C'est drôle une vie. 
C'est drôle le sentier. Bizarre, quoi.
Un jour, t'as 40 ans, tu te réveilles avec une paire de souliers usés, un sac à dos bien usagé, ta valise rouge dans le placard... 
C'est drôle de se poser. Là. 
A un endroit. 
Continuer la marche, changer les souliers. 
Prendre un autre sentier.
Juste ça.

jeudi 9 février 2017

Hypocondrie d'un amour déçu



Quoi encore ? Absence du mot.
La rose de ton crépuscule.
T'es sur les genoux, tu cherches la fleur, tu récoltes les épines du rosier.

Remarque, c'est franc. Pas de vernis, de satineries gerbantes à te faire soulever un mort.
Faut que tu l'admettes. Ton crépuscule se passera de la nuit des roses.
Entre nous, les paroles fleuries, c'est mièvre.

Quoi encore ?
Tu vas te dissimuler dans le lainage lie de vin de la couette au Mistral et te passer des flagorneries.
C'est franc.

Oui mais voilà, absence du mot.
Absence des roses, de l'hypocondrie qui peut en découler si tu te flanques une épine dans un doigt...
C'est bien comme ça. Non ?
Juste que l'épine c'est dans le cœur qu'elle va se planquer.

Je file chez Pasteur.
Le Tétanos me guette.

dimanche 5 février 2017

Naître

Il veut atteindre le firmament,

Éole.
Dans les ciels terrestres, ses ailes faillissent 
Ténues.

Sur la branche hivernale, le nid oscille
Venteux.
Dans les brindilles, son cœur tremblote
Transi.

Sur la branche printanière, les bourgeons fleurissent
Vermillon.
Dans le terreau, les vermisseaux fourmillent,
Ventrus.

Dans son manteau de plumes, 
L'oisillon, d'allégresse, pépie.


samedi 4 février 2017

Le nez dans le ruisseau






Et si le peuple s'endort dans une léthargie conformiste, les artistes souvent traités de pauvres rêveurs seront les seuls à nous sortir du marasme qui s'en vient.

J'en suis.

La Culture. Sauver l'Humain de l'obscurantisme. 

Chape de plomb.

Astheure, un esprit rebelle ne va pas se faire des potes.
Astheure, c'est plus temps de plaire.
Astheure, c'est temps de se réveiller.

Et si le peuple s'en crisse, y aura ben des Gavroche si chuis tombé par terre c'est la faute à Voltaire...

vendredi 3 février 2017

Et après ? ( retravaillé)


Mais que ça fait du bruit le monde ! 
Laissez-moi respirer les odeurs de terre mouillée après le crachin, la sève des pins ruisselante sur l'écorce qui suinte.

Mais que ça fait du bruit les gens autour ! 
Laissez-moi rêvasser, rocking-chair, une chatte à mes pieds.

Et on court après quoi ? 
La mort qui nous attend près du Styx ? 
Ah. 
Je préfère les olives noires, les fleurs de la treille, les rosiers, le jasmin.

Et on court après le vent. 
Prétentieux que nous sommes. 
On veut gravir la Meije, déplacer les montagnes. 
On veut pleuvoir la neige, enchaîner les torrents.


Et on court après qui ?
Et on court contre qui ?

Le vent, l'eau, le feu, l'air. 
On les priera tantôt.
À genoux.

Mais laissons-nous le temps d'écouter pousser et la fleur et l'Olivier et le thym et l'argousier.

Ressentons le cresson, la sarriette et la sauge et l'anis étoilé.
Dans nos mains du romarin, du thé cardamome 
et un panier d'osier.

Et on court après quoi ? 
Et on court contre quoi ?

jeudi 2 février 2017

Et après ?

Mais que ça fait du bruit le monde!
Laissez-moi respirer les odeurs de terre mouillée après le crachin, la sève des pins ruisselante sur l'écorce qui suinte.

Mais que ça fait du bruit les gens autour!
Laissez-moi rêvasser, rocking-chair, une chatte à mes pieds.

Et on court après quoi ? 
La mort qui nous attend près du Styx ?
Ah. 
Je préfère les olives noires, les fleurs de la treille, les rosiers, le jasmin.

Et on court après le vent.
Prétentieux que nous sommes.
On veut gravir la Meije, déplacer les montagnes.
On veut pleuvoir la neige, enchaîner les torrents.

Le vent, l'eau, le feu, l'air.
On les priera tantôt.
À genoux.

Mais laissons-nous le temps d'écouter pousser et la fleur et l'Olivier et le thym et l'argousier.

Et on court après quoi ?
Et on court contre quoi ?

mercredi 1 février 2017

Coup de yeule




Une vie part
Une autre s'en ramène

On joue les prolongations
Debout
Ballon génération
Zidane

Pénalty
Coups francs
Coups dans yeule
Coup bas crisse-toi dlà
Parfois
surin dans l'omoplate

Concentration cages gardien
Pas d'esbroufe
On tire au but

Des fois une pointe
De surin aiguisée
Sans les prolongations

Asphyxie
Carotide tailladée
Courroux Dies Irae
Moins d'étoiles sur le ballon


Tant pis
Pénalty
Renvoi du ballon
Concentration
Prolongation

On marque
On continue.

samedi 28 janvier 2017

L'Homme Carton



Un matin comme un autre
L'homme en carton dort en bas. 
Un mistral des entrailles 
le carton ne bouge pas. 
Il a froid ? 
Chais pas. 
Plus la force de penser.  
Un matin comme un autre 
Le carton ne bronche pas.
Il a peur ?
Mais chais pas. 
Un matin comme un autre 
Le Mistral souffle en bas.

dimanche 22 janvier 2017

Racines




Il porte en lui bergerie agneaux béret chevronné
Senteurs de sa terre ocre laine
Dans la lueur d'un oeil gris vert
L'ivresse du troupeau

Sauvages les effluves du romarin
La senteur du bruit du thym 

Son ennui se nourrit du couvercle des saisons.
Le spleen est sa maison
Volutes enfumées
Seul le Micocoulier veille 
désormais

Il porte en lui effilés les cailloux de sa Crau
Respire en secret le souffle des brebis
Au mas de Cante Perdrix l'Amandier refleurit

Dans les manades où broute le charbon
Il porte en lui floucat crèche et santons
L' oeil vert de gris
Pétrifié dans le fauteuil
Vissé son béret noir de jais
Mon Grand-père en attendant
Fumait.







samedi 21 janvier 2017

Armure crantée

 Un peu brisée, un peu lassée, j'ai percuté un bouclier.
Z'allez pas l'croire, j'l'ai adopté.
Coque de ma Nef,
J'peux naviguer.

Comme l'Océan m'entend bramer
J'ai façonné acier trempé, mon cran d'arrêt
Armure gantée.
Z'allez pas l'croire, des ricochets.

Quand les miroirs givrent mes sens et mes silences
Pour l'heure brisés et abusés, je m'suis munie d'un bouclier.
Z' allez pas l'croire, j'l'ai affuté
Coque de ma Nef, armure gantée
Ou cran d'arrêt.

J'suis abritée du verre pilé
Des sentiers louches et nécrosés.

Et depuis lors, je vise campée.

mercredi 18 janvier 2017

Harmonie




 Notes de musique.


Les Harmonies, clefs d’ Ut et de Fa,  m’ont joué bien des silences là où il n’en fallait pas.
Toujours respecter la cadence.
Un deux trois. Coups de règles sur les doigts.
Vite, lorgnette sur la partition.
En alternance.
Ternaire.
Quatre cinq six.

La Clef de Sol aux rondeurs enroulées ravive de ses courbes la féminité délaissée.  Pause blanche soupir. Rigueur recouvrée. Surtout ne plus ciller. Les notes s’entendent si bien qu’il ne faut pas les bouleverser. Les facétieux triolets ? On leur permet de gigoter.

En rythme je vous prie. Solfège boiteux. Sur les cinq lignes les notes oscillent.
   
Un deux trois. Blanches en avalanches. On respire. Deux noires on se hâte. Les notes respectent la mesure. 

Coda.

Je me compare souvent à une note de musique… Harmonies, clés d’Ut et de Fa, m’ont joué bien des silences là où il n’en fallait pas.

Toujours suivre la cadence.
Toujours respirer le silence.