On retourne souvent,
parfois, un tout petit peu, à petits pas,
dans le giron de son enfance. Un doigt de pied d’abord, une pensée, fugace, et
les yeux scrutent ce coin de verdure, ces champs innombrables longtemps
laissés en jachère.
Oubliés ? Non. En sommeil.
On laisse dormir …
On laisse dormir jusqu’au moment où la sève suinte de
l’arbre esseulé. Du Saule … Oui, du Saule, là, juste là ! On peut presque
écouter la plainte des feuilles larmoyantes dans la fraîche brise matinale. Frouuu !
Frouuuuu ! De la crinoline qui fredonne...
Et ça se met à tournoyer
et ça te fait un vacarme de tous les diables cette étoffe de femme… Le doux
taffetas crisse, craquèle, cacophonie soudaine dans une valse effrénée, aigre.
On creuse dans la terre fertile du souvenir si longtemps
laissée à l’abandon.
Le saule s’agite dans
tous les sens, captif, enraciné. Et c’est dans ta tête que ça tournoie ces
choses-là… Ces plaintes enfouies dans les taupinières, terre grasse, malléable,
noire.
Féconde.
On a beau laisser sommeiller, y a rien à faire…
Ca revient la danse du jadis.
Ca revient la danse du jadis.
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