mercredi 17 mai 2017

Crinoline



On  retourne souvent, parfois, un tout petit peu, à  petits pas, dans le giron de son enfance. Un doigt de pied d’abord, une pensée, fugace, et les yeux scrutent ce coin de verdure, ces champs innombrables longtemps laissés en jachère.

Oubliés ? Non. En sommeil.
On laisse dormir …
On laisse dormir jusqu’au moment où la sève suinte de l’arbre esseulé. Du Saule … Oui, du Saule, là, juste là ! On peut presque écouter la plainte des feuilles larmoyantes dans la fraîche brise matinale. Frouuu ! Frouuuuu ! De la crinoline qui fredonne...

Et ça se met à tournoyer et ça te fait un vacarme de tous les diables cette étoffe de femme… Le doux taffetas crisse, craquèle, cacophonie soudaine dans une valse effrénée, aigre.

On creuse dans la terre fertile du souvenir si longtemps laissée à  l’abandon.
 Le saule s’agite dans tous les sens, captif, enraciné. Et c’est dans ta tête que ça tournoie ces choses-là… Ces plaintes enfouies dans les taupinières, terre grasse, malléable, noire. 

Féconde. 


On a beau laisser sommeiller, y a rien à faire…
Ca revient la danse du jadis.

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