samedi 2 mai 2020

Chroniques de confinée

Réveil.
Cernes dans le miroir, minois fatigué.
Le rêve enjambait l’aube. Valse hésitante dans les vapeurs de la brume.
Elle ne distinguait qu’un voile vaporeux et ne percevait que les chuchotements indistincts de la nature qui s’éveillait.
Coton secret, ouate ensorcelée. 
Ouvrir les yeux
Se reconnecter
La dormeuse refusait de délaisser le val fleuri du songe. 
Ouvrir les yeux. 
Regarder dans la clarté orangée l’agonie de la brunante et le lever bleuté des matins ensoleillés.
Éloigner le pâle croissant.
Le rêve insistait, résistait, se cabrait.
Indomptable rossinante.
S’extirper du tendre coussin aux plumes enchevêtrées. 
Se lever. 

Funambule éveillée sur une branche aux bourgeons malingres, l’humaine confinée se préparait à affronter une nouvelle journée.
Elle buvait son café, nourrissait la meute des félines affamées, tyranniques reines,  caressantes despotes, enjôleuses compagnes des jours qui défilaient.


« La réalité est comme un visage qui se reflète sur la lame d’un couteau; ses caractéristiques dépendent de l’angle sous lequel nous l’envisageons. » Maître Hsing Yun





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