mardi 20 juillet 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien

 Mon carnet se remplit. Jour après jour. Il se noircit. De mots joyeux, d’autres plus gris. Je lui confie mes matins bleus, je lui dédie mes jours de pluie. Comme une semeuse de graines, j’arrose le terreau sur lequel je consigne mes anecdotes, où j’esquisse mon désarroi, où je poudroie mon quotidien. C’est mon carnet, c’est ma musique. Ici je suis chez moi. Ce sont mes mots et c’est ma voix. Je n’appartiens à personne. Je suis un flot, un volcan, un torrent qui se déploie dans les vallées, qui serpente entre les mines, les geôles, les barbelés. Je ne fais de mal à personne. C’est ma partition, mon lutrin. J’ignore combien de temps encore les mots visiteront ma maison. J’ignore mon demain. J’ignore dans quelle prison. Mais ici je suis libre et je crie quand je veux, et je vole si je peux, et je dis merde à Ceux.



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