vendredi 23 juillet 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien.

 Tous les jours, je contemple mes tomates. Ce sont des cerises. Elles surgissent dans les lianes. Ce sont des nez de clown, des breloques qui pendouillent, des coquettes à bijoux. À côté, les rondes citrouilles, les petites aubergines et les jolis piments. Ce sont des accroche-cœur, des virgules vermillon. Je regarde mes légumes parce que le temps s’étire et s’essouffle. Parce que mes coccinelles sont des bêtes à poison. Parce l’été s’enfuit dans les ronces et s’englue dans la poix. Parce que mes chenilles sont d’ignobles papillons. Parce que l’araignée scrute. Elle fixe la mouche au tombeau et se délecte et s’achemine. Parce que c’est un juillet sans lune. Une éclipse arbitraire qui ne dit pas son nom. Je regarde la mort des lucioles et l’été qui se fige. Mon potager grandit et la lumière décroît.



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