samedi 24 juillet 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien.

 Il est matin. J’ai un coup de barre dans mes artères, un code-barres prévu pour demain. Je bois mon café. J’avale une gorgée. Je n’ai aucune raison de m’inquiéter, on a tout calculé pour moi. Un code-barres dans ma musique. Un permis d’exister. Une autoroute pour la pensée. Je me réveille matin. J’ai des fourmis dans mes fusibles, des électrodes branchées à rien. Une autre gorgée. À la fin de ma mise à jour programmée, j’oublierai Brel, Brassens, Ferré. On me dira quoi enseigner. Je serai artiste engagé dans l’espace prévu à cet effet. Je serai troubadour ou poète, musicien, clown drôle, professeur éclairé dans le respect du cadre autorisé. Je serai écrivain, pâtissier, mécanicien, vacancier. Dans le respect des cases obligatoires à cocher. J’ai hâte d’être à demain. Avec mon code-barres dans les mains, je graverai mes rêves dans les registres pré-remplis. Les formulaires pré-établis. Légère, ma plume à la main, je gambaderai. Je serai enfin libre d’ouvrir ma gueule dans l’espace commentaires réservé à mes merveilleux lendemains.



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