lundi 20 avril 2020

Chroniques de confinée


En attendant, il fallait faire face. Se protéger le plus efficacement possible des attaques du plus pernicieux des virulents virus masqués.
Les masques de protection manquaient. Les dirigeants de toutes les républiques ne disposaient d’aucun stock, trop occupés à diriger les affaires les plus dirigeables du monde de la finance. 
La santé ne faisait pas partie de leur priorité la plus prioritaire. 
Ainsi, ouvrières aux doigts de fées, petites mains minutieuses, créatrices ensorceleuses, se mirent à confectionner des masques. 
Élastiques, tissus, étoffes, virevoltaient dans les ateliers.
Machines à coudre, aiguilles, ciseaux à broder, tout s’entrechoquait dans un joyeux cliquetis de bruits entremêlés.
La sarabande des sorcières aux doigts légers brodait, cousait, festonnait.
Mètres ruban, fils à coudre et canettes transformaient magiquement les cotonnades, brocarts et soieries dans une des valses les plus effrénées de toutes les valses endiablées.
Depuis leurs sémillants ateliers enfiévrés, l’escouade des tailleuses, coupeuses, habilleuses fourmillait d’un fourmillement plus foisonnant que celui des plus foisonnantes fourmilières.


La résistance se poursuivait.


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