samedi 18 avril 2020

Chroniques de confinée


Et pourtant, les dirigeants faisaient leur possible afin de rassurer une population au bord du désespoir. 

C’est ainsi que tous les présidents de la planète parlaient aux citoyens inquiets, soucieux de leur insuffler l’énergie vitale, indispensable pour combattre le virulent virus tournoyant.

«  Vous souvenez-vous, chers amis ? 
Vous souvenez-vous de ces doux jours heureux, quand les espiègles gardiens de nos républiques vous chipotaient un tantinet lors de nos conviviales manifestations de rue ?
Vous souvenez-vous comme il était doux, le temps où ces rassemblements ravivaient les taquineries de nos pourvoyeurs de l’ordre  ? 
Ils avaient tous l’humour un brin à fleur de poils. 
Vous souvenez-vous de nos réjouissants rassemblements dans nos agréables et pittoresques contrées campagnardes, villes et villages ? 
Vous souvenez-vous de ce paysage voilé par la brume poétique, un zeste acidulée ?
Et comme nos défenseurs du bien-être savaient manier le lancer de cotillons ! 
Souvenons-nous avec émotion de nos farandoles exubérantes  ! 
Elles reviendront ! En force mes chers amis. Nous ne saurions imaginer un monde dépourvu de ces facétieuses fêtes ! »

Et c’est ainsi que les caciques à barbe blanche, sages défenseurs des républiques, s’adressaient à une population à bout de nerfs, tentant de ranimer la flamme, ternie par l’arrivée dévastatrice du  plus virulent des virus  tourbillonnants.


Il était pourtant un fait établi : bon nombre d’humains n’étaient pas dupes.



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