mardi 28 avril 2020

Chroniques de confinée


Et ça tournait et ça virait. D’un côté l’autre, tout chavirait. Charivari dans les idées. Elle acceptait d’être confinée, embouteillée, capuchonnée, mise en conserve, pasteurisée certainement pas être muselée.
Pourfendre, occire, désintégrer.
Pas de censure. Crier, gueuler. 
Les comprimés de mièvrerie, confiseries édulcorées, affectaient les esprits des humains, troublaient la conscience, engourdissaient le jugement.
Tous n’étaient fort heureusement pas touchés.
La plupart souffrait d’hallucinations aussi hallucinantes que les plus hallucinées des hallucinations.
Certains déliraient, divaguaient, extravaguaient.
D’aucuns acquiesçaient, se conformaient, obtempéraient.
«  Compilation de vos lendemains qui chantent à des prix défiants toute concurrence ! 
Pilules sucrées, salées, hormones homologuées ! »
Mantras, prières, chants sacrés.
Les radios diffusaient, les journaux martelaient, les télés amollissaient, les réseaux sociaux censuraient.
« Nous sommes là pour vous guider ! Ayez confiance ! Nous nous occupons de tout.
 Nous nous occupons de vous. »

L’anastasie anesthésiait.

Dans la maison au cerisier, aux plantes grasses, au citronnier, en compagnie de ses pensées, l’humaine scrutait la direction du vent.



« Il faut s’endurcir sans jamais se départir de sa tendresse » Ernesto Che Guevara.



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