mardi 3 août 2021

Au fils des jours, Carnets du quotidien.

 Janis est dans l’herbe. Elle joue avec sa proie. Un gai mulot champêtre dont le corps semble froid. La chasseresse s’annonce. De sa gueule jaillit un miaulement rauque. Emphatique. Triomphal. C’est Diane aux griffes d’argent. Elle a dans les yeux la lueur farouche du guerrier. Elle traverse la pelouse la tête haute, le regard fier, la queue dressée. C’est une drôlesse, c’est la patronne. C’est ma confidente poilue, mon interlocutrice préférée. J’aime les chats pour leur écoute, leur présence discrète. Ils sont là même si l’on croit qu’ils ne le sont pas. Cachés derrière un arbre ou juchés sur les toits. Alanguis sous une chaise, les pattes en éventail, les moustaches en alerte. Ce sont des compagnons sensibles qui ne dérangent pas. Ils se rendent invisibles, ils hument le chagrin, ils guérissent l’âme des Tristes. Ils jouent avec ardeur. Ils clignent pour sourire. On dit qu’ils trompent les humains, qu’ils préfèrent la couardise et les jours de sabbat. Qu’ils aident les sorcières, pactisent avec le diable et les esprits malins. J’habite avec des chats. Ils me veillent et me soignent. D’aussi loin que je me souvienne, c’est grâce à eux que j’ai gravi le ciel et traversé les lacs et touché la lumière quand l’ombre me donnait froid.



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