mardi 3 août 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien.

 Ce matin j’ai marché. J’ai sué sang et eau, ardente et déterminée. La pinède est vivante, habitée par le concerto des cigales, les racines et les souches qui jalonnent la montée. Des randonneurs sont passés. En souvenir, au milieu du chemin, un cairn. Leur présence est tangible. Mes souliers crissent. Je marche. Sans me soucier de rien, je laisse mon corps se réveiller, mes jambes se délier. Enfin, je respire. Des mois que j’étouffe. Ma geôle est un pays, l’univers, ma maison. J’ai beau chercher l’issue, je trébuche et m’égratigne. Alors je crapahute. C’est un sentier rocailleux, sec, escarpé. Je foule les rochers, les herbes racornies. Je respire de nouveau. L’air entre dans mes poumons, mes idées s’éclaircissent, le ciel s’entrouvre. Je m’achemine. Je n’en finis plus d’avancer. Se dissolvent sous mes pas la fatigue et l’ennui, la tristesse, les tensions. La rumeur indicible du souffle des saisons.



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