dimanche 15 août 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien.

 Comme il fait chaud, je me baigne dans l’eau de la rivière. Une eau fraîche. Limpide à ma tristesse. J’éclabousse mon visage et me dissous dans la clarté. J’essaie de débrancher les fils. Pour une heure, une minute, un jour. L’eau m’enveloppe. Je suis un fœtus au ventre de la source. Le soleil est brûlure sur ma peau, la lumière est brasier, l’onde est havre au centre du fourneau. Assise au bout du bord, je suis étrangère à moi-même. Absente au monde. Stupéfiée. Je me remémore des bribes. La petite fille que j’étais. Les yeux grands. Écarquillés. En points d’interrogation. Je me souviens le marronnier, les jours de rentrée, ma petite école et les odeurs de craie. Et ma maison et mes parents et les sentiers innombrables que mes pas ont foulé. Me voilà aujourd’hui. Le regard en miroir au fil de la rivière. En arrêt. Suspendue aux branchages. Incrédule. Je ne suis plus au monde qu’un fétu balloté à la merci des courants d’air.



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