dimanche 8 août 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien.

 Il pleut. J’écoute passer les escargots. Ils déambulent, leurs antennes dressées. Ils bougent de droite à gauche et traversent les pas japonais. Il s’arrêtent et s’abreuvent à la pluie puis repartent impassibles. Ce sont des voyageurs tranquilles. Indolents, pacifiques. Je suis un escargot. Des mois que je voyage dans mon petit jardin. À mon rythme. Je me permets d’ouvrir des portes sans poignées, je passe à travers les fenêtres et survole les étangs depuis la lucarne de mon grenier. Je transporte dans ma coquille des paysages, des vallées, des monts, des océans. Les photos que je prends sont transcrites sur une toile qui s’anime au gré de mes envies. Je tape parfois très vite, je prends aussi mon temps. Les minutes m’appartiennent. Je forge un autre présent. J’ai dans une valise l’écho de mes voyages, des esquisses, des odeurs, des décalcomanies. Dans mes souvenirs, le bleu des lagons, la langueur tropicale, les pagodes, les mosquées, les églises. Et si demain je chausse à nouveau mes souliers, ce sera dans un monde vénérable où je me sentirai libre de dénouer mes lacets et traverser les routes. Et si demain n’est pas et si demain est pire et si demain n’est plus, j’aurai dans mon sourire le monde que j’aimais.



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