samedi 21 août 2021

Au fil des jours, Carnets du quotidien.

 Une vie est sans doute possible ailleurs. Autrement. L’histoire bouscule, précipite, désarçonne. J’ai la tête en désordre, le cerveau tout fripé. J’ai le monde à l’automne, les feuilles noires. Le cœur serré. Pourtant, Août a la lumière friponne. Elle taquine les arbres, joue dans les ombres, moleste les nuages. L’air est bon sur les sentiers, le ciel est d’or. Je suis vivante. Ils volent mon sourire, sectionnent mes lacets mais j’ai des godillots. Ils piétinent mes rives, ternissent mes comptines mais j’ai encore des rimes, des tisons et mes mots. La chape est assassine, le soleil brille moins beau mais il y a d’autres grèves, des rivages et des quais où amarrer la coque. Recommencer. Construire d’autres bateaux. Si on tissait des branches, si on grimpait plus haut ? Mais voilà. Août est en sang. Tout déchiré. L’histoire sanglote, tressaille, taillade. J’ai le cœur dans les bottes. Le monde est en morceaux. J’ai le cœur qui sanglote. Demain est incertain. Demain est terrifiant. Demain est maintenant. Je chausse mes souliers, noue bien fort mes lacets pour affronter le vent.






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