dimanche 27 novembre 2016

Pluie




Ça dégringole toute cette eau de pluie sur tes cheveux frisés. T’as un petit chapeau et tu l’ôtes.
Mais pourquoi ce parapluie ?
Pourquoi donc se protéger de l’eau céleste ?
Elle coule sur ton visage et tu te demandes si ce ne sont pas des larmes…
File en avant, cours, arrête-toi, laisse glisser la fraîcheur du ciel courroucé sur tes joues replètes, tes yeux inondation.
Les larmes de la pluie sèchent aussi vite que le vent qui ébouriffe tes cheveux.
Laisse ruisseler la rivière …Le torrent qui fulmine, la lune en pleine figure.
Parle aux canards qui s’ébrouent, aux roseaux qui s’ennuyaient jusqu’alors.
Laisse tomber dense la pluie …
Sillonne les chemins interdits, ton corps alangui sous la bruine des châteaux de Bretagne, le sentier du douanier, le vent qui s’engouffre dans ton ciré jaune, le ciré du marin.
Accroche-toi à la barre cap sur la tempête qui chavire
File en avant vers les Beleps
Le vent bienheureux hurle dans les déferlantes de ton esprit.
Laisse, laisse tomber drus les souvenirs du ciel irlandais
Murailles de pierres dans les prés, toilette dans les torrents glacés
File, file en avant,
Laisse ton corps exulter dans les semailles
Sous la pluie qui dégringole
Sur la pâleur d’un visage qui porte en lui les stigmates de ta vie qui s’empapillonne.

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