dimanche 27 novembre 2016

Les bleus



Ça fait des bleus tout ce ciel, ça porte des coups à l’âme sans que tu t’en rendes compte tout de suite. C’est seulement des années plus tard que les plaies s’ouvrent, que tu n’arrives pas à refermer. Si... De guingois…De traviole, pas au bon endroit.
C’est fou comme les béances se déplacent à la vitesse du vent…Brise, Mistral ,Tramontane ou Burle, ça dépend des régions.
Et tu vis avec parce que tu ne peux pas vivre sans.
Tu les comptes, tu essaies de les identifier, de savoir quel chemin elles vont emprunter pour te faire suer.
Sournoises, elles ne vont jamais au même endroit... Tu guettes pourtant, tu les pistes, mais elles s’accrochent. Orphée et Eurydice… Le poète s’est retourné pour ne plus apercevoir que l’ombre de celle qui éternellement, flotterait dans le bleu du Styx.

Douce Ophélie.
Le bleu de la douleur est resté sur la peau jusqu'à en devenir violacé... Le guenilleux… Alors, Orphée chante l’Achéron dans le vert bleuté de sa souffrance incandescente.
Il n'y peut rien et il vit avec... Pas sans.

Mes bleus à moi ressemblent à des ecchymoses tenaces, sur l'écorce laiteuse. Elles s’installent un beau jour et mettent des mois à s’estomper, se rabougrir comme des pommes séquestrées dans une cagette tout l’hiver. Leurs couleurs sont chatoyantes sur le cuir clair d’une jeunesse qui s’effrite petit à petit.
Ce bleu que tu te fais en te cognant partout dans les recoins des meubles, tu apprends même à l’aimer. Il fait partie intégrante de toi... Tu l’observes presque avec cette sorte de tendresse que tu aperçois dans l’œil de celui, qui, gourmand, souhaite manger un gâteau tout frais sorti du four.

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