mercredi 30 juin 2021

Au fil des jours…

 Elle est toute petite Janis. Ses yeux sont verts comme la vigne en été. Son pelage est noir moucheté de bulles couleur café. Elle a la tête d’une omelette un peu brûlée, d’un pot de peinture qu’on aurait mal touillé. Le bouton crème sur son nez plastronne comme un lampion, une luciole dans la nuit étoilée. C’est une teigne, méchante comme un canif bien aiguisé.Ce n’est pas Janis qu’elle aurait dû se prénommer mais Adolfina, Fulgencia, Augustina. C’est une déesse griffue ondulant aux heures chaudes dans les herbes irisées.Elle fait régner la terreur. Une beigne à qui veut l’approcher, une torgnole à ses compagnes de chambrée. C’est une syndicaliste impériale, une anarchiste autoritaire, une revendicatrice exigeante et pressée.Elle talonne le mulot mal embusqué, terrorise le moineau malhabile, bâillonne la cigale crâneuse qui fait sa cagole pendant tout l’été. Elle est comme ça Janis. Irascible et charmeuse. Vénale et enjôleuse. C’est mon chat de Dubout, un livre de Colette, un zeppelin qui tourbillonne dans un beau ciel d’été.







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