J’ai fait couper mes cheveux. Ça m’a pris. Une féroce
envie de rendre mon visage plus fréquentable. Je suis venue dans la Capitale me faire
décapiter. J’ai vu l’enseigne Coiffure pour Dames, suis entrée dans cet espace réservé aux
tondeuses meurtrières et j’ai intimé à l’assassine de me ratiboiser la tignasse.
Carré plongeant et ridicule, ébauche de frange. Pas
le visage pour, le cheveu fin, désordonné, je sais qu’un meurtre est sur le point d’être
perpétré. J’insiste. Je désire mon suicide capillaire et la souffrance qui va s’en
suivre des mois durant. Elle tranche ma commère. Ciseaux en mains, sûre de son acte
mécréant.
Mais ça vous va bien. L’ovale du visage va vous sauter à la figure
tout l’hiver. Sans compter que mon ovale manque un brin de collagène, qu’en
cette saison mon cheveu est mou comme une queue de ragondin dépressif. Funambule du rasoir, je donne raison à l’effilocheuse
reptilienne.
Un brushing ? Je vais tout de même éviter de la
laisser me transformer en playmobil.
Ma bourse est sortie allégée d’un tas de piécettes sonnantes
et trébuchantes. Page devenu, je rêve de lui faire avaler le collagène, les bajoues et l’ovale de ma
servitude.
J’attends mon Roi à la Brasserie enivrée d’un verre de vin
et de ma tristesse féodale.
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