lundi 28 juin 2021

Au fil des jours…

 Dans les collines de mon pays, les herbes sont sèches comme des fils d’or. Les chardons bleus font des bouquets, la rocaille blanche crisse sous mes souliers. C’est sec, c’est âpre, c’est râpé. Les touffes de thym se pelotonnent à chaque détour de sentier et la chèvre de Monsieur Seguin gambade en frisotant sa barbichette de sous-officier.

Dans les collines de mon pays, le soleil cogne, il fait très chaud. Mes joues rosissent, mon teint se tanne, je déboutonne mon calicot.

C’est là, souvent, que j’aime à dénouer mes sanglots. L’air entre en moi, libre dans son manteau. Par delà les cyprès, les champs de blés, les noirs corbeaux, j’aperçois Pagnol, et puis Daudet et puis Giono.

J’ai les pieds nus, j’ai mon couteau, un bout de pain et mon chapeau. 

C’est là, au fil du temps, que je tricote des rameaux, hume la vigne, tisse des paniers avec mes mots.

Dans les collines, sur les coteaux, la Provence dans mon sac à dos, je suis Manon et je souris à Giono.





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